Talk'n'Soul, le rendez-vous avec la musique de l'âme

Talk'n'Soul, le rendez-vous avec la musique de l'âme

Fourre-tout Funky







Si on me demande  à  quel moment de l’année je souhaite mourir, je répondrai : Décembre !

Douzième et dernier mois de l’année,  décembre a  cette particularité d’être le premier mois de l’hiver dans l’hémisphère nord ; et le premier mois de l’été dans l’hémisphère sud.

Décembre est aussi synonyme de fêtes : fêtes de noël, de fin d’année, une année qui se termine, une  nouvelle qui arrive, comme les amours, un être s’en va et un autre le remplace… Hélas, c'est  en décembre qu'on a assisté impuissants au voyage vers l'au delà  des pionniers du Rythm&Blues. Sam Cooke, le 11 décembre 1964, Otis Redding 10 décembre 1967, James Brown 25 décembre 2006, Ike Turner 12 décembre 2007, Ahmet Artegun créateur d’ATLANTIC mort le 14 décembre 2006 suite à une chute sur la tête  pendant un concert des Rolling Stones  à New York , concert filmé par Martin Scorcese pour son documentaire sur le groupe, Shine a Light. En ma qualité de fan de soul music, je demande que le mois de décembre soit décrété mois sacré, et si vous faites  sur la toile, une recherche sur les morts célèbres en décembre, vous y trouverez  des noms tout aussi prestigieux : Charlie Chaplin, Wolfgang Amadeus MOZART, Alexandre DUMAS, Claude MONET,  John LENNON…  oui tous partis un jour du mois de décembre.

Pour Otis Redding, je vous propose de le retrouver à travers  un site qui lui est entièrement dédié,  www.otisredding.fr , un site édifié par un fan français qui voue à cet artiste un véritable culte. Jean Paul Pécréaux, JPP pour les intimes, est le créateur du site, qu’il chouchoute, alimente, abreuve  depuis des années et vous l’offre généreusement. Otis Redding french site, est comme son nom l’indique rédigé en français…Tout, tout, tout. Vous saurez tout sur Otis. Sa vie, Son œuvre,  sa disparition tragique  dans l’accident de son Beechcraft qui s’abime  dans un lac gelé,  le Lac Monona, juste à trois minutes de sa destination Madison dans le  Wisconsin. Le chanteur  du torride « Try A Little  Tendreness, » a été fauché par la mort à l’âge de  26 ans et 3 ans jour pour jour  après son  ainé et idole Sam Cooke. 

Sam Cooke le charmeur à la voix sensuelle était aussi auteur, compositeur,  producteur et patron de son label. Ami du boxeur  Mohamed Ali, il a fait partie des artistes qui ont décidé de ne plus  assister passivement à l’expropriation  de  leurs œuvres. Vigilant, il crée  très tôt Kags Music  une maison d’édition musicale et une maison de disques Sar/Derby et produit  des artistes tels que Bobby Womack ou Billy Preston.

Sam Cooke  chanteur de gospel, a eu pendant des années des paroissiens pour unique public. Pas sexy ! Longtemps confiné dans un répertoire religieux,  il  décide en 1957  de « blasphémer », et au lieu de chanter à la gloire de dieu, il chante la femme, l’amour physique, l’amour tout court. Il  se fait limoger par les « souls Strirrers »  une formation gospel qu’il a  rejoint en 1950, une occasion pour lui de  s’envoler et  de s’exprimer librement sans subir ni les pressions familiales ni divines. A 26 ans Sam Cooke enregistre « you send me », la face B de “Summertime”

 

Ce titre, qui jette les bases de la musique soul, se vend à un million d’exemplaires. Sam Cooke entre alors par la grande porte  dans le circuit Rhythm and Blues, et joue dans la cour des grands. Les ballades irrésistibles et sensuelles qu’il enregistre par la suite,  feront de lui le faiseur de tubes, tubes qui figurent en tête des hit-parades américains : « Wonderful World », « Everybody Likes To Cha Cha Cha » ou « Only Sixteen » tous trois enregistrés en 1959.

En 1960 Sam Cooke, rejoint RCA et signe pour cette mythique maison de disque « Chain Gang » (1960), « Cupid » (1961) et « Another Saturday Night » (1963) des tubes qui confirment l’orientation « pop » de l’ex chanteur de gospel.

En 1963, Sam Cooke est au sommet. Il enchaîne tournées et 45 tours, et sort dans la foulée l’album Night Beat  témoignage  chez lui  d’une maturité nouvelle. L’artiste à la voix de velours et à l’articulation impeccable se « lâche » sur scène. Le concert Live at the Harlem Square Club (1963), enregistré à Miami (Floride) avec le groupe énergique du saxophoniste King Curtis montre une deuxième facette de l’homme publique plus polissonne et moins lisse. 

Cette maturité artistique « en prend un coup » quand Sam Cooke écoute pour la première fois Blowin' In The Wind première composition d'importance de Bob Dylan. Cette chanson intemporelle qui évoque à la fois les tensions au Viêt Nam, et  le mouvement pour les droits civiques étonne Sam Cooke. L’étonnement vient surtout du fait que ce soit un « blanc » qui dénonce entre autre les injustices faites aux afro-américains par les gouvernements de l’époque. C’est ainsi que Sam Cooke, décide de reprendre ce titre, et surtout d’enregistrer « A Change Is Gonna Come » (1963), un titre qui vous glace le sang, et dont les paroles reflètent les préoccupations civiques des noirs américains. Ce titre parle aussi de la mort

 «  C'est trop dur de vivre »
 « Mais la mort me fait peur »
 « Je ne sais pas ce qu'il y a là-haut au delà du ciel »
 « Ca fait un long, long moment que j'attends » 

« Mais je le sais, un changement va arriver »

La vie de Sam Cooke prend fin de façon brutale et tragique le 11 décembre 1964 lorsqu’il est abattu par la gérante d’un motel de Los Angeles (l’Hacienda) qui l’accuse de tentative de viol. Bertha Franklin, c’est le nom de la gérante, avouera lors du procès qu’elle avait agi par légitime défense ! 

                                           

 

Bertha franklin         Motel l’Hacienda                Gravestone at Forest Lawn Cemetery                                                                                                  Glendale,   California                                                          

                                                                                    

Peter Guralnick journaliste américain revient longuement dans un ouvrage le plus complet et le plus exhaustif sur la vie de Sam Cooke, Salomon Burke, Otis Redding, Al Green, James Brown ….  « Sweet Soul Music » c’est son titre, est un ouvrage à commander et à offrir à tous les amateurs de soul pourquoi pas pour ce noël hein? Autre idée de cadeau l’Encyclopédie du Rythm&Blues de Sébastian Danchin

 




 1- Sweet Soul Music : Rhytm & Blues et rêve sudiste de liberté de Peter Guralnick (Allia, 09 2003)

 2- Encyclopédie du Rythm&Blues de Sébastian Danchin (Fayard , Mai 2002)

 3- Motown, soul et glamour Florent Mazzoleni, Gilles Pétard  (Serpent A Plumes, Octobre 2009)

 

                     

 

 



05/06/2014
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