Motown-Hitsville "l'usine à tubes"
Ça c'est le son Motown avec The Four Tops pour "Reach Out (I'll Be There) sorti en 64 et repris par Claude François, souvenez vous de "J'attendrai". Motown cette firme fondée à Détroit par un ex-boxeur nommé Berry Gordy et qui obtient ses premiers succès dés 1960 est une aventure exaltante pour des artistes tel que Smoky william Robinson, Marvin Gaye, Steevie Wonder, Diana Ross et les suprêmes, The Four tops, Temptations, Jackson...et bien d'autres.
Berry Gordy avait fondé Motown Recording Corporation en 1959 avec 800 dollars empruntés à sa famille. La petite maison de disques située au 2648 de West Grand Boulvard est vite devenue une entreprise brassant plusieurs millions de dollars...
Il faut savoir que Detroit ou "Motortown" était une ville où l'on fabriquait de fantastiques machines de rêves. Les usines d'automobile de Henry Ford avec ses chaînes de montage, ont rendu ses créations accessibles à de millions de gens, et Berry Gordy avec sa touche artistique personnelle ajoute une dimension sonore à ce tableau.
Il avouera d'ailleurs dans ses mémoires "to be loved", je le cite: "mon rêve de monter une usine de tubes musicaux, prenait rapidement corps. Elle serai basée sur les principes que j'ai acquis sur la chaîne de lincoln-mercury. A l'usine, les véhicules arrivaient sur les tapis roulants sous forme de simples carcasses et elles en ressortaient au bout sous formes de véhicules flambants neufs. Je souhaitais - poursuit t-il - appliquer le même système dans mon entreprise, mais avec des artistes, des chansons et des disques. Je voulais un lieu où un jeune inconnu puisse entrer par une sorte de porte et en ressortir par une autre en étant devenu une star avec des disques." Fin de citation, bon, comparer des artistes à des carcasses de voitures, c'est du Berry Gordy. Et en parlant d'artiste c'est smoky Robinson And The Miracles qui s'installe.
L’un des premiers 45 tours sorti de l'usine Motown en 1960, cette collaboration fructueuse Gordy-Robinson, se classe à la première place des charts rythms &blues et pop juste après un titre "Money that's what I want", de l'argent j'en veux, signé Berry Gordy.
Et cet homme saura en gagner grâce à sa force de caractère, à son professionnalisme, et à son flaire. Intransigeant et dictatorial, voire sectaire il a su s'entourer d'une solide équipe d'auteurs compositeurs, d'arrangeurs et de musiciens de studio, qu'il met au service d'artistes en les quels il croit.
On citera le trio Holland-Dozier-Holland, qui signera la plupart des titres Motown, Smoky Robinson, Mickey Stevenson et Norman Witfield, qui produiront les plus célèbres titres de Marvin Gaye, tel que "I heard it through the grapevine" ainsi que ceux des Temptations.
La figure emblématique de Motown reste quand même son fondateur Berry Gordy, qui contrôle son usine comme un grand chef. Et pour ne pas être spolié des ses oeuvres comme l'ont été d'autres artistes noirs avant lui, Gordy crée des filiales à savoir la Motown Record Corporation qui regroupe différents labels, parmi lesquels,TAMLA, la société d'éditions musicales, JOBET Music Publisching, Jobet étant la contraction des prénoms de ses filles, joy, Betty et Terry, il crée la corporation Berry Gordy Jr, Enter prises Hitsville, USA et l'international talent managment, l'ITM, don la mission essentielle consiste à présider la destinée des artistes. On est là face à un chef d'entreprise qui ne laisse rien au hasard. Et avec cette organisation, les tubes se comptaient par dizaines. En 1965 quarante deux chansons sont classées dans les charts pop du magazine Bilboard, dont 12 récompensées par les professionnels.
la famille de Gordy, venait de Géorgie, très intelligent, il ambitionnait le marché blanc. Il quitte l'école très jeune, malgré son éducation très stricte dans la religion protestante, baigné par le gospel. Dès les années 50, le petit Berry, croyait en sa réussite, initié par un oncle au piano, il a très vite montré des dispositions pour la musique, il s'est testé à la boxe, qu'il a vite abandonnée,. A 12 ans il rêve de gloire et de réussite mais sans le blues, qui lui rappelait les conditions malheureuses de vie et la misère des noirs. Il a commencé par monter un magazine de disque, en 1960 il a composé un morceau, "Money That I want," l'argent c'est ce que je veux".Musicien, plein de talent, Berry Gordy, avait une excellente oreille, il repérait dans son quartier, des talents tel que Smokey Robinson, un copain de quartier, qui jouait avec les Miracles il lui propose alors de le rejoindre. Il organise dans le quartier, une sorte de casting, et enregistre tous ces jeunes dans un studio ridicule,les jeunes très motivés travaillaient tous avec beaucoup d'acharnement, Persévérer et garder le contrôle, devise de Gordy il a su se protéger en assurant lui même la production et la distribution de ses produits. Premier succés de Tamla Motown, "Shapar Round, de Smokey Robinson entouré de musiciens pour la plus part venant du jazz, engagés, mais exploité sans être crédités.
http://www.thebitterandthesweet.com/motowns-funk-bros.html
Autre figure emblématique de Motown et qui dépasse les autres c'est bien Marvin Gaye. Excellent musicien il a commencé comme batteur pour les Miracles, et pour Stévie Wonder par la suite. Gordy avait l'oreille musicale mais aussi l'oeil, il faisait très attention à l'image de ses artistes, le physique, la présentation, et le soin du look de ses artistes, étaient très importants pour ce Gordy perfectionniste. Il dessinait lui même les costumes,. Marvin Gaye, cet homme, d'1,90 m, très beau et élégant n'a pas échappé à l'oeil perfectionniste de Berry Gordy, qui en plus de de son charisme et de son élégance naturelle , Marvin Gaye avait cette voix, douce, ce feeling, qu'il dégageait naturellement. On le remarquera très vite grâce à la télévision qui à l'époque commençait à prendre une place prédominante dans les foyers américains.
Marvin Gaye, à qui Gordy avait imposé des duos, toujours par souci de l'image, mais cette fois, une image sexy, Gaye à la base très timide, s'est retrouvé à faire presqu'un streap teas, en enlevant le haut, sur scène, pour plaire à Gordy,
Pour accompagner Marvin Gaye, la première était Mary Wells, suivra Tammi Terrel, ou Diana Ross, qui feront de superbes duos avec Marvin Gaye.
Ces duos connaîtront beaucoup de succés auprès des jeunes, aux états unis mais aussi en Angleterre, ces tubes auront beaucoup d'influence sur les Beatles qui ont trouvé que les harmonies étaient "formidables" qui s'en sont inspirés.
Arrive ensuite Little Stevie, que Berry Gordy trouvera "génial", il avait 10 ans, Stevie, il est pris en charge directement par Gordy? Il bénéficiera de cours de style, de musique, d'harmonies, il le formera également à la "scène".
Stevland Judkins Morris naît le 13 mai 1950 dans le Michigan 1 mois avant terme. C’est un excès d’oxygène dans sa couveuse qui le rend aveugle peu après sa naissance. Une petite fille née en même temps que lui décède suite au même dysfonctionnement. Stevie estimera plus tard dans une déclaration je le cite : "face à cette tragédie je serai mal inspiré de dire que je n’ai pas eu de chance ».
Abandonné par son père Stevie sera élevé lui et ses 5 frères et sœurs par leur mère, qui installera sa famille à Détroit en 54.
A 7 ans il prend des cours de pianos puis devient soliste dans le chœur de l’église de son quartier.
Passionné de Ryhtm&Blues qu’il écoute en boucle sur les radios locales, il découvre des chanteurs tels que Ray Charles et Sam Cooke, devenus par la force des choses ses idoles.
Après le piano il s’intéresse à d’autres instruments telle que l’harmonica qui devient son gadget fétiche, ou la batterie qu’il jouera plus tard assez fréquemment sur ses albums.
A 10 na Stevie forme son premier duo « Stevie and John » un copain qui n’est autre que le cousin de Ronnie Withe , le chanteur des Miracles de la maison Motown.
Impressionné par les qualités vocales du petit Stevie, Ronnie Withe le présente à Berry Gordy patron de la firme.
Il n’a que onze ans quand Stevie signe son contrat chez Motown sous le surnom de « Stevie Little Wonder » « Stevie la petite merveille". Il enregistre son premier titre en 62 « I call it Pretty Music, mais c’est avec son quatrième single Fingertips un instrumental à l’harmonica avec Marvin Gaye à la batterie qu’il fait sa première entrée dans les hits et c’est aussi le premier enregistrement public à atteindre la première place des charts en 63.
A partir de 64 ans son nom s’abrège simplement en Stevie Wonder et à 14 ans Stevie qui goutte aux joies de la puberté avec la voix qui mue, inquiète l’entourage de Berry Gordy, un entourage plutôt hostile à l’arrivée du jeune prodige dans la firme Motown. On conseille alors à Gordy de se débarrasser du petit Stevie, proposition rejeté par le patron , et l’avenir lui donnera raison puisque le talent fera place aux ragots et Stévie n’enregistrera désormais que des tubes « Uptight » « A place In the Sun » en 66 et « for once in my life » en 69.
En 71 Stevie wonder atteint sa majorité légale et il réclame à Motown les 30 millions de dollars de cachets accumulés depuis le début de sa carrière et que la firme lui doit. Mais au lieu des 30 millions il ne recevra qu’un petit millions, ce litige le place alors en position de force pour arracher à motown un statut de relative indépendance.
Il monte alors sa propre maison d’édition « Black Boull Music » et son studio d’enregistrement Taurus Productions. On assiste à cette époque à un réel tournant dans la carrière de Stevie.
Indépendant il se lance alors dans la composition et la production de ses albums même s’ils sont financés et distribués par Motown.
Touche à tout il découvre en ce début des années 70 un instrument qu’il saura utiliser à bon escient : le synthétiseur, qui lui permettra plus tard d’enregistrer tout seul ses album.
C’est ainsi que naît « Music Of My Mind » un opus qu’il enregistre pratiquement seul. Stevie après cet album n’est plus qu’un simple interprète à l’immense talent il devient auteur, producteur et compositeur, il a tout juste 20 ans.
Superwoman tiré de l’album Music Of My Mind, album boudé par le public qui ne reconnaît pas la signature Wonder. Ces synthétiseurs et ces nouvelles harmonies font que les fans n’accrochent pas vraiment. Music Of My Mind fait partie des albums personnels de Stevie, des albums porteurs de messages , il rejoint ainsi le cercle des artistes engagés tel que Marvin Gaye, Issac Hayes et Sly Stone.
A 22 ans Stevie wonder signe l’album « Talking Book » et son énorme hit superstition.
En 73 c’est au tour d’ »Innervisions » et le succés de « living for the city » et Higher Ground »
« Higher Ground » classé n°1 des Hits Soul et n°4 des hits pop de l’année 73. et cette année là, stevie à peine majeur, en pleine période créative enchaîne album sur album, seulement voilà le sort s’acharne sur lui. Le 06 août 73 il est victime d’un accident de voiture qui manque de lui coûter la vie. Il passe plusieurs jours dans le coma. Privé de la vue, il perd aussi l’odorat, mais il y gagnera de la sérénité. Il divorce de Syreeta Wright et se lie à yolanda Simmons qui lui donnera une fille : Aisha.
« Ful fillingnes first final » l’album sorti en 74 et fortement marqué par son contact avec la mort, vient enrichir sa collection de best sellers
.
"Plaese don ‘t go" extrait de ful fillingness
et il mettra 3 ans pour enregistrer « Songs In The Keys Of Life » un double album, une pure merveille, on y retrouve « Isn’t she lovely » composé pour célébrer la naissance de sa fille Aisha bien que les premiers cris qu’on entend ne sont pas ceux de sa fille, mais d’un autre nouveau né, fille d’un ami, Aisha avait presque un an quand le titre a été enregistré.
Autres extraits de l’albums »Sir Duke » et I wish en hommage à Duke Ellington.
“I wish” avec “sir Duke” doubles n°1 POP et Soul en 76, et l’album “Songs in the keys of life” qui aura un impact déterminant sur le monde de la soul, il reste à ce jour l’événement de la carrière de Stevie Wonder . C’est aussi l’album le plus abouti de cet artiste, une preuve de sa maturité personnelle et artistique. Des titres comme « Pastime Paradise » « AS » « Village Ghetho Land" des titres élevés aujourd’hui aux rangs de classiques et pour en savoir un peu plus sur l’enregistrement de cet album mythique il existe un DVD et VHS en vente vous y
trouverez les témoignages de Stevie Wonder et de tous les musiciens qui l’ont accompagné dans cette aventure qui a duré 3 ans.
Extrait de ot than july” sorti en 80, c’est le roi su reggae Bob Marley qui est salué dans cet album avec Martin luther king et “happy Birthday”, chanson pour réclamer le 15 janvier férié en souvenir du révérend assassiné.
Stevie Wonder fait partie de ces artistes afro-américains qui militent pour l’égalité raciale, en participant aux concerts pour la paix dans le monde, en composant des chansons en faveur de l’harmonie et l’entente entre la communauté blanche et noire, souvenez vous du duo « Ebony and Ivory » en duo avec l’ex Baetles Paul Mc Cartney en 82, des chansons pour combattre la famine en Ethiopie et « we are the world » en 85, il dira NON à l’alcool au volant dans un titre "Don’t drive Drun » en 84, il dénoncera l’apartheid et il sera interdit d’antenne en Afrique du Sud. Ses engagements dans différentes causes attirent la sympathie du public pour cet artiste hors norme, qui malgré les différents styles musicaux il est toujours là, bien que ses fans lui reprochent de s’être éloigné du style Wonder, pour faire de la variété, mais il ne faut pas oublier que c’est un peu grâce à des artistes comme lui que la soul
Lately magnifique ballade extraite de « hot en than july » et en 80 stevie wonder demandé par Hollywood, compose la BO de « Woman IN Red » dont une partie sera enregistrée à Paris aux studios Marcadet, et ce titre
« I Just Call To Say i love you », le disque le plus vendu de sa carrière avec un sixième doublé en tête des hits pop et blacks, lui vaudra un oscar qu’il dédiera à Nelson Mandela ; ce qui entraîne son boycott par les radios sud-africaines en 82.
Ambiance piano bar dans, père et fille réunis pour ce titre « How Will I know » , Aisha qui a grandit depuis les jeux dans sa baignoire dans « Is’int she lovely ».
Stevie Wonder face aux différents modes et courants musicaux a su s’adapter. Son secret : l’amour pour la musique, il ne vit que pour son art. Sa survie il la doit à sa créativité musicale et la pertinence de ses textes (traitant de sujets brûlants comme la guerre la drogue, l’égalité raciale ; il a su se faire aimer et respecter des grands tel que Nelson Mandela qui le considérait comme son fils. Imité souvent par les jeunes générations il a légué à ses admirateurs artistes ou simples fans, il nous a légué un patrimoine musical d’une valeur inestimable.
Souad BELHANI
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